Aux questions qui parviennent au rectorat de la cathédrale – surtout au travers des guides du Service Accueil-Visites – nous répondons parfois en images. Les sujets sont variés et mettent parfois en relief des aspects insoupçonnés de la cathédrale…

Question d’un visiteur : « qu’est-ce que c’est la corniche en bois sculpté qui se trouve dans la crypte galerie sud, dans la partie située entre la porte en bois et le ‘mur de lumière’ d’Udo Zembok ? Elle est accrochée à hauteur de la tête. Quel est son âge, sa provenance ? »…

Il s’agit de la « poutre de gloire » qui se trouvait autrefois en travers du chœur, d’où sa longueur exceptionnelle : elle n’est formée que d’une seule pièce de chêne, mesurant environ 15 mètres.

On sait qu’elle était suspendue par deux chaines aux voûtes du chœur, à une hauteur de plusieurs mètres. On voit d’ailleurs différentes marques de ces attaches au-dessus de la poutre. Délimitant l’espace du « sanctuaire » dans l’aménagement qui a précédé le chœur Victor Louis aujourd’hui restauré (1766-1789) elle se trouvait au niveau de la quatrième travée. Elle aurait été déposée vers 1763, tandis que l’on détruisait aussi le jubé.

Il est probable que sur cette poutre, se trouvaient les figurations de Marie et Jean, au pied d’une croix. On ne sait d’ailleurs ce que sont devenues les statues.

Quant au style de la poutre, il correspond au XVIe siècle, avec un décor très riche d’angelots, d’animaux (dauphins, griffons) et de motifs végétaux (palmettes, rinceaux, branchages d’olivier). On y voit aussi plusieurs « chemises » – emblème du chapitre qui signent l’appartenance de cet objet au patrimoine de la cathédrale.

la 'poutre de gloire', cathédrale de Chartres
la 'poutre de gloire', cathédrale de Chartres
la 'poutre de gloire', cathédrale de Chartres