Le pèlerinage du Monde du Travail est né en 1948. Trois jeunes hommes viennent trouver à la sacristie de l’église de Suresnes le père de la Villéon. Ils allaient partir à Chartres, à pied, en amitié et en prière, et l’invitaient à venir avec eux : « venez l’an prochain, plus nombreux ! ».
L’année suivante, ils sont dix.
Les premiers avaient raconté leur route jusqu’à la crypte de Chartres, où ils étaient entrés sans arrêter leurs chants et leurs prières.
Monde du Travail, pour quelles raisons ?
Il était déjà question, un peu partout, du pèlerinage des étudiants. Or cette dernière expérience réunissait des personnes plus âgées, toutes étaient ‘au travail’ et engagées, qu’il s’agisse d’ouvriers, d’employés, de cadres ou de professions libérales. L’appellation a parfois déplu, à une époque ou les différences sociales clivaient aussi fortement la société tandis que l’action catholique se déclinait par milieu professionnel.
De fait, les caractéristiques du « Pèlerinage du Monde du Travail » sont précisées par écrit en 1954. L’accent porte sur la prière – principalement dans le cadre professionnel ; sur la levée des barrières sociales et sur l’action pour un monde plus juste et fraternel.
Lieu d’expérimentation de l’amitié, où se tissent des liens durables, plus étroits d’année en année. Ce pèlerinage plus confidentiel est un rafraîchissement spirituel, qui donne aussi l’occasion de renouveler les engagements déjà pris. Il se définit après soixante ans comme ‘un esprit de service modeste, humble, concret, dans le sens des efforts de l’Église en faveur du monde du Travail’.