« Conservant la totalité des verrières dont elle était dotée au XIIIe siècle » ; « Près des trois-quart des fenêtres posées au XIIIe siècle » ; « Plus de 80% de la vitrerie authentique » ; « Une large majorité de verrières ont survécu » ; (…)
Voici ce qu’on lit ici et là…
Il ne fait aucun doute que seule la cathédrale de Chartres – parmi les grands édifices religieux du Moyen Âge – peut donner lieu à de telles considérations. Ailleurs, les verrières conservées font toujours l’objet d’une minorité. Globalement, dans le cas chartrain, l’ensemble des verrières date du chantier initial de construction – entre 1200 et 1250.
Vous l’aurez compris, quelques destructions n’ont pourtant pas manqué de se produire ça et là – malgré les heureux hasards qui ont épargné au monument des dommages d’envergure plus importante. Le sujet – par nature peu attrayant – donne lieu aux approximations que nous avons citées plus haut.
Nous avons donc décidé de faire ici un état des lieux, méthodique.
(…suite)
Sur les 7 lancettes du rond point :
- 7 sont entièrement d’origine (même si les réparations ont pu être assez lourdes en des points localisés).
Sur les 3 lancettes de la façade ouest :
- 3 sont entièrement d’origine (avec beaucoup de reprises sur les visages – et quelques zones restituées, comme le christ enfant au sommet de la lancette centrale).
Sur les 10 lancettes des façades latérales :
- 10 sont entièrement d’origine.
Sur les 3 roses des façades :
- 3 sont presque entièrement d’origine (sur le côté sud – plusieurs panneaux paraissent être des restitutions fin XIXe siècle).
Sur les 68 verrières hautes :
- 57 sont au moins partiellement d’origine.
Manquent à l’appel 11 fenêtres qui correspondent :
– à deux grisailles dans le transept nord – fin XIIIe siècle avec une possibilité qu’il s’agisse des grisailles posées dès l’origine ;
– à une Sainte Anne – réalisée par Coffetier en 1880 ;
– à huit grisailles sur les parties latérales du haut chœur – 1935 et 1936. - 53 sont entièrement d’origine.
Manquent à l’appel 4 vitraux :
– celui de Saint Symphorien – quelques panneaux refaits en 1878 ;
– celui de Saint Pierre ;
– celui de Saint Paul – bordures restituées en 1883 ;
– celui de la Nativité/Fuite en Égypte – bordures restituées en 1923.
Dans le détail, les restaurations montreront sans doute des restitutions ciblées.
Sur les 34 roses hautes :
- 32 sont entièrement d’origine.
Manquent à l’appel 2 roses qui correspondent :
– à une Sainte Anne du transept nord – 1880 ;
– à une grisaille du même transept nord – fin XIIIe siècle – voir plus haut.
À vos calculettes !
Présumez – ce qui reste à démontrer – que des grisailles n’étaient pas prévues avant même la consécration.
Omettez que toutes les verrières énumérées – que nous avons ainsi classé par catégorie – sont de tailles très variables.
84, 5 % des verrières ont une base authentique.
79 % sont entièrement authentiques, si l’on excepte les restaurations d’usage.
Qui dit mieux ?