La cathédrale de Chartres a accueilli, à plusieurs reprises, des personnalités éminentes, à l’occasion d’évènements qui ont marqué l’histoire de France. Parfois, on en retrouve des traces – ou des évocations. Jusque sur les murs de l’édifice.
C’est à ces regards décalés sur les grandes heures de la cathédrale que nous vous invitons…

Livret explicatif de l’ordonnancement des cérémonies du sacre de Henri IV, le 27 février 1594. Il est le seul roi de France qui n’ait pas été sacré à Reims - alors occupée par les troupes de la ligue, qui lui étaient hostiles.
Graffiti retrouvé à l’occasion des travaux sur un mur du triforium, exactement à l’aplomb de l’emplacement du sacre : Henry 4 1594. Étonnant témoignage qui a toutes les apparences de l’authenticité puisque les études en cours ont permis d’en attester au moins la relative ancienneté : les badigeons datés du XVIII° siècle recouvraient cette inscription gravée.
Livret ‘publicitaire’ sur les cérémonies commandées au chapitre de la cathédrale de Chartres par le pouvoir royal, à l’été 1619. Ces ‘actions de grâces’ sont consécutives aux échauffourées militaires entre les troupes de la reine Marie de Médicis et celles de Louis XIII, ainsi qu’à la réconciliation de la mère et du fils au traité d’Angoulême (30 avril). On trouve dans cette publication un hommage appuyé à l’ancienneté du sanctuaire de Chartres : “Temple choysi par leursdites maiestés pour y consacrer à Dieu leurs cœurs et leurs affections, comme l’un des plus devost et renommé temple de la Chrétienté, le plus ancien qui ayt esté construict et basty par les druydes en l’honneur d’une Vierge qui devait enfanter le sauveur des humains, temple aussi choysi par le feu roy Henry le grand après toutes ses beles victoires pour estre le lieu de son sainct sacré sacre (…) temple aussi choysi par Clovis premier parent et ancestre chrétein de nos rois très chrétiens, estant en volonté de se faire baptiser, y fut solennellement catéchisé”…
Monnaie en cuivre - double tournois - à l’effigie du jeune Louis XIII, frappée en 1621. Trouvée en 2007 par Dominique Baudry, sacristain, dans un des locaux du tour du chœur, à l’occasion du démontage des sols en bois et avant leur remplacement par un pavement en pierre de taille. Cette salle servait de logement aux marguilliers : il y a toute raison de penser que l’un d’eux avait laissé tomber cette menue monnaie dans une fente des parquets.
Journal national portant résultat du référendum sur la régionalisation, le 27 avril 1969, auquel le général de Gaulle avait lié son éventuelle démission. On sait d’ailleurs qu’il fit en 1969 au moins un déplacement à la cathédrale de Chartres, hors manifestation officielle - avec l’intention de se recueillir au pied de la Vierge © La Voix du Nord, 1969
Grand format, à la peinture blanche. On voit deux personnes poser sur le cliché de presse.
Livret d’inauguration des grandes orgues, restaurées à l’initiative de Pierre Firmin-Didot. Les festivités, le 6 juin 1971, en présence des plus hauts représentants de l’État et d’ambassadeurs étrangers, donnent à cet évènement une répercussion considérable. On sait que Chartres, dans la foulée, s’inscrit rapidement comme le concours le plus réputé au monde.
Photographie prise du président Gorges Pompidou, d’une extrême dignité en ces circonstances.
Discours prononcé par André Malraux, sur le parvis de la cathédrale, à l’occasion du trentième anniversaire de la libération des camps de concentration et à l’adresse des femmes rescapées du chaos. Le texte est tout à la fois atroce et grandiose - au point de sublimer les habituels effets oratoires de son auteur. “Ce n’est pas le bruit qui fait la guerre, c’est la mort”. On ne saurait mieux faire que de le donner aux étudiants comme sujet de réflexion.
Photographie de Malraux, dans la foule massée devant le portail royal. On le sent vieillissant - ailleurs.
Document issu du site internet de l’Élysée - montrant copie d’une lettre de Jacques Chirac au chancelier allemand à l’occasion d’une messe célébrée à la cathédrale à la mémoire du père Franz Stock, aumônier du séminaire des barbelés au Coudray - inhumé à l’église St Jean Baptiste à Rechèvres. Aujourd’hui considéré comme un pionnier de la réconciliation franco-allemande, le père Franz Stock a effectivement donné des preuves essentielles de courage politique et moral. Il reste surtout un modèle exemplaire de dévouement aux autres, attitude dictée par une foi chrétienne synonyme d’un engagement indéfectible et absolu.
Photographie de Helmut Kohl, sur fonds de vitraux roman. Il lit attentivement le texte des cérémonies religieuses.