Unique ?

Pourquoi la cathédrale de Chartres est-elle unique ?

« Maison de Marie sur Terre »

C’est un grand sanctuaire marial. Beaucoup de cathédrales sont consacrées à ‘Notre-Dame’. Oui, mais dans l’esprit des constructeurs, Chartres est sa « mansion », sa « chambre especiale » : elle est ici chez elle. Parce qu’elle abrite son Voile. On s’y rend en pèlerinage, en marchant depuis Paris ou ailleurs. Plusieurs lieux importants de prière, à l’intérieur de la cathédrale, continuent cette longue tradition – toujours vivante.

Notre-Dame du Pilier, cathédrale de Chartres © NDC, A. Delauney

Ceux qui connaissent bien la cathédrale savent d’ailleurs qu’elle a toute la grâce de Marie : féminine, intériorisée, accueillante, apaisante…

Triple chef d’œuvre

C’est un triple chef d’œuvre de l’architecture, du vitrail et de sculpture. Qui nous est donné presque ‘tel quel’ par les XIIe-XIIIe siècles.

Les guides touristiques du monde entier notent ces trois ensembles artistiques avec le maximum d’étoiles possibles.

Cathédrale de Chartres © NDC, H. de Féraudy

Architecture conservée à presque… 100%

L’architecture y est conservée à presque… 100%. La façade (vers 1150), la nef, le chœur et le transept (vers 1200-1220, avec aussi les bas-côtés et déambulatoire) : toutes ses parties datent entièrement du Moyen Âge.

Non seulement la cathédrale de Chartres ne comprend pas de partie reconstruite, mais la part des pierres remplacées lors de restaurations y est très faible. Le matériau, qui vient de la région (Berchères) résiste d’ailleurs très bien aux intempéries. Les blocs que vous voyez sont donc vraiment ceux posés par les maçons il y a 800 ans.

© NDC, S. Godts

Vitraux d’origine à presque 80%

Les vitraux d’origine sont conservés à presque 80% – ce qui fait donc de Chartres le plus grand ensemble encore existant que nous ait laissé le Moyen Âge.

Partout ailleurs, les vitraux – par définition fragiles – ont subi les aléas des siècles qui passent. Ceux de Chartres ont (presque tous) traversé la guerre de Cent Ans, les guerres de Religion, les changements de goût de l’Époque classique, la Révolution française, les Restaurations malvenues, les deux Guerres mondiales…

Vitrail Saint-Lubin © NDC, fonds Gaud

Comme le disait une enfant (qui avait tout compris) à ses parents : « Ailleurs, on a les pages d’un livre avec plein de pages déchirées ; ici on a la reliure et presque toutes les pages ».

Mieux, comme presque tous sont encore présents (et nettoyés), vous pouvez découvrir l’ambiance lumineuse d’origine.

Sculptures conservées à plus de 90 %

Les sculptures sont conservées à plus de 90 %.  Pas de têtes disparues ou refaites. À Chartres, on peut même suivre l’histoire de la sculpture.

Au portail royal (XIIe siècle), les statues colonnes sont un incontournable : démesurément allongées, au regard énigmatique, elles évoquent encore le style roman. Aux grands portails (nord et sud XIIIe siècle), les statues, encore solennelles, ‘prennent vie’. Dans le tour du chœur (XVIe siècle), on perçoit toutes les émotions des personnages.

Portail nord : Salomon, reine de Saba, Balaam © NDC

Mêmes peintures murales qu’à l’origine

Les mêmes peintures murales qu’à l’origine… Depuis les restaurations des enduits intérieurs (commencées en 2008), on retrouve les murs tels qu’ils étaient au XIIIe siècle : couverts d’un enduit de sable ocre sur lequel sont dessinés les ‘faux joints’ de pierre. Avec des piliers blancs.

Triforium, cathédrale de Chartres © NDC

Ce décor peint, qui doit faire ressembler le vaisseau à la ‘Jérusalem céleste’ est très rarement conservé dans les cathédrales gothiques. Ici, il impressionne nos visiteurs, au point que certains croient qu’il a été ‘refait’ : en réalité, il est pour l’essentiel… nettoyé.

Construite en un délai très court

La cathédrale de Chartres a été construite en un délai très court (environ 25 ans y compris les statues et les verrières) – qui lui assure son unité de style. Même si elle abrite quelques joyaux plus récents (le ‘tour du chœur’, l’autel réalisé par l’orfèvre Goudji), les historiens d’art savent qu’elle est l’exemple type pour enseigner ce qu’est l’art gothique. Sans doute qu’elle ressemble de très près au modèle rêvé par les bâtisseurs en 1194.

C’est aussi la raison pour laquelle des chercheurs universitaires du monde entier veulent dans leur vie passer ‘quelques jours’ à Chartres.

© NDC

Elle focalise l’attention des artistes

La liste des philosophes, écrivains, poètes, plasticiens, musiciens, architectes (de tous les pays) qui sont venus à Chartres ou fréquentent encore incognito le sanctuaire est impressionnante. Chacun y apporte d’ailleurs sa sensibilité, son regard, son ‘explication’. Surtout, il s’en inspire pour ses créations futures. Les grands noms qui bâtissent les buildings des métropoles, les stars de la chanson…

Porche nord © NDC, H. de Féraudy

Chartres se retrouve ainsi en filigrane dans de nombreuses œuvres d’art contemporaines. Mais attention ! Peut-être que vous aussi vous ne pourrez plus oublier le sentiment de plénitude donné par les volumes de la nef, la vie intérieure que l’on ressent sur le visage d’une statue ou les vibrations d’une couleur sur les vitraux… On parle souvent ici de choc esthétique en plus du ressenti spirituel…

Construite sur la plus vaste crypte de France

Elle est construite sur une crypte, qui est la plus vaste de France. Ceux qui aiment aller voir ‘dessous’ ne seront pas déçus. On remonte ici dans le temps : époque pré-romane, carolingienne, gallo-romaine… La crypte est aussi un lieu de prière important, qui accueille aujourd’hui des messes célébrées… dans toutes les langues (Europe, Amérique, Afrique, Asie, Océanie…).

Baptistère de la crypte © NDC

Un labyrinthe, le seul conservé du XIIIe siècle

Elle possède, sur le sol de la nef, un labyrinthe, le seul conservé du XIIIe siècle. Ce dessin, créé par l’emboîtement des pierres blanches et noires, est un exploit géométrique. Mais surtout, il est un des symboles les plus fascinants que nous invitent à méditer les époques anciennes : une image de la vie humaine, qui comporte ses complications mais tend vers un but ultime… À Chartres, on peut d’ailleurs le parcourir, les vendredis entre février et octobre.

Le labyrinthe

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Notre-Dame du Pilier © NDC – A. Delauney
© NDC – H. de Féraudy
© NDC – S. Godts
vitrail saint Lubin © NDC – fonds Gaud
portail nord : Salomon, reine de Saba, Balaam © NDC
triforium, cathédrale de Chartres © NDC
© NDC
porche nord © NDC – H. de Féraudy
baptistère, crypte de la cathédrale de Chartres © NDC
le labyrinthe