Composition et organisation

Les chants de la messe grégorienne de 9H00 à la Cathédrale sont assurés par le Chœur Grégorien, sous la conduite de Gérard MAINGUY. Ce chœur, composé d’hommes et de femmes au nombre de 15 éléments dans sa formation complète, existe dans sa forme actuelle depuis le début de l’année 2001.

Pour interpréter dignement les chants exécutés en appliquant les règles définies par l’abbaye de Solesmes et entérinées par l’Église, le chœur travaille régulièrement chaque vendredi soir au rectorat de la Cathédrale.

Cette formation se produit essentiellement le dimanche au cours de la messe grégorienne, ainsi qu’une fois par trimestre pour des vêpres grégoriennes, dans la forme ordinaire du rite romain, avec la participation de l’orgue de chœur et du Grand Orgue.
À certaines occasions plus solennelles, des pièces polyphoniques peuvent être interprétées et notamment des psaumes alternés en faux-bourdons.

L’effectif du chœur, encore réduit, demande à se développer. Aussi, il est fait appel aux personnes aimant le chant sacré, ayant des notions de déchiffrage musical, chantant juste et s’engageant à assister aussi régulièrement que possible aux répétitions hebdomadaires pour rejoindre le Chœur Grégorien de la Cathédrale.

Contact : Gérard MAINGUY, 02.37.35.47.93

 

Le chant grégorien, à la base de la musique…

Le chant grégorien, chant d’église par excellence, tire son nom du pape Saint Grégoire le Grand, pape de 590 à 604, qui a entrepris une grande réforme liturgique et codifié le chant sacré en recueillant le répertoire précédent, en choisissant les pièces les plus appropriées, en les ordonnant et en les modifiant pour les rendre plus aptes à accompagner les cérémonies religieuses.

Au VIIe siècle où la liturgie connaît son âge d’or, le répertoire s’est étendu, la technique s’est enrichie et l’ensemble du chant sacré atteint une perfection achevée.

Déjà, dès le III e siècle, la langue latine a pris la première place comme langue du culte. Forgé par des maîtres tels que Tertullien et saint Cyprien, le latin chrétien est conduit par saint Ambroise et saint Augustin, puis les papes Saint Léon et Saint Grégoire, à une perfection qui lui permet d’exprimer avec noblesse et concision, les richesses de la doctrine, les sentiments de la piété et les nuances de la mélodie.

Mais d’où provient ce chant restauré ? Certaines pièces découlent de la liturgie juive en vigueur au temps du Christ (psaumes, Te Deum …), d’autres puisent leur origine dans la musique grecque (Kyrie eleison, Agios o Theos …).

On peut dire que le chant grégorien s’est formé du IV e au VI e siècle, qu’il s’est perfectionné du VII e au XIII e siècle, qu’il est entré en décadence du XIV e au XIXe siècle et qu’il a été restauré dans ses qualités d’origine à partir du milieu du XIX e siècle sous l’impulsion déterminante des bénédictins de l’abbaye de Solesmes où se sont illustrés Dom GUERANGER, Dom JAUSSIONS, Dom POTHIER et surtout Dom MOCQUEREAU qui lancera en 1889 la « Paléographie musicale », publication qui fera autorité dans le domaine de l’étude scientifique de la restauration grégorienne. Les travaux de Solesmes ont été régulièrement approuvés par tous les Souverains Pontifes depuis Léon XIII.

La notation grégorienne s’écrit sur une portée de quatre lignes comportant des neumes de forme carrée balayant la gamme usuelle (Do ou ut, ré, mi, fa, sol, la, si) commune avec la notation moderne.

Cette gamme provient de l’hymne de saint Jean-Baptiste que l’on chante encore aux 2e vêpres de sa fête et dont le premier verset est le suivant :

Ut queant laxisAfin que tes serviteurs,
Resonare fibrisà pleine voix,
Mira gestorumpuissent chanter
Famili tuorum,les merveilles de tes actions,
Solve pollutilibère
Labii reatumnos bouches closes,
Sancte Joannesô Saint Jean Baptiste.

La syllabe initiale de chaque hémistiche s’élève d’un degré dans l’échelle des sons. Au début du XIe siècle, Guy d’AREZZO, moine de Pomposa près de Ferrare, utilisa cette particularité pour attribuer aux notes le nom de ces syllabes ; ut, ré, mi… Il créa aussi un système de lignes régulières sur lesquelles on placerait les notes. Saint Jean-Baptiste et son hymne sont donc à l’origine de deux outils essentiels de l’art musical : la gamme et la portée.

Bien que mis arbitrairement en retrait dans les cérémonies religieuses depuis quelques années, le chant grégorien demeure la pierre angulaire de l’expression catholique dans la liturgie.

Rappelons, en effet, que la constitution conciliaire du Concile Vatican II (Art.36 §1 et 116) stipule :
« L’Église reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine ; c’est donc lui qui, dans les actions liturgiques, toutes choses égales d’ailleurs, doit occuper la première place ».

Le chant grégorien en vigueur dans l’Église comprend :

  • le Kyriale alterné avec l’assemblée : Kyrie, Gloria, Sanctus, Agnus (18 Kyriale différents),
  • le Credo également alterné avec l’assemblée (7 Credo différents),
  • les pièces du propre grégorien spécifiques de la fête ou du dimanche du jour :

– l’introït,
– le graduel ou l’alleluia n°1,
– l’alleluia n° 2 éventuellement ou le trait (temps de pénitence),
– la séquence, s’il y a lieu,
– l’offertoire,
– la communion,

  • les psaumes répartis sur 9 modes avec différentes cadences finales,
  • les antiennes,
  • les hymnes,
  • les motets.

Pour le musicien, le chant grégorien est une source d’inspiration mélodique. Pour tout homme, il est un ferment d’exaltation spirituelle.
Mais, pour le croyant, il est avant tout cette prière chantée où vit une foi profonde et où brûle une ardente ferveur. C’est le lieu privilégié de la spiritualité catholique et la musique de la vie intérieure.