Les abords immédiats de la cathédrale ont subi, depuis que la photographie a pu les visualiser – vers 1847 – de nombreuses transformations.

Elles ont concerné aussi bien le parvis occidental que le cloître Notre-Dame (en particulier du côté sud) et le périmètre situé sur le pourtour de l’abside (que les chartrains connaissent aujourd’hui sous l’appellation de ‘jardins de l’évêché’).

Quelques modifications sont aussi repérables sur la cathédrale elle-même.

Ces photographies surprendront peut être certains habitués du quartier. Remontons dans le temps…

Photographie prise en 1911 - Depuis le sud vers le parvis. Deux anciennes maisons canoniales - auxquelles on a déjà retiré les huisseries, sont en instance de démolition. Ces destructions achèvent un plan général destiné à dégager la cathédrale : 'mettre en valeur' un édifice signifie alors 'améliorer sa visibilité', au risque de l’isoler de son contexte historique. Cette 'monumentalisation', typique de la fin du XIXe siècle, tend aussi à façonner la cathédrale comme 'objet' : objet de fierté, objet d’admiration.
Aujourd’hui - On a découvert que l’une des maisons canoniales possédait d’intéressantes fenêtres sculptées du XIIIe siècle, jusqu’alors dissimulées.
Photographie, milieu XIXe siècle - La maison canoniale (XIIIe siècle) située à l’angle de la rue des changes assure la vente d’objets de piété et de livres religieux.
Aujourd’hui - La 'restauration' effectuée sous la supervision de l’architecte Paul ABADIE (cathédrale St Front de Périgueux, Sacré cœur de Montmartre) a été aussi interventionniste que celle de VIOLLET-Le-DUC au château de Pierrefonds. Il restructure l’espace intérieur en ouvrant de nouvelles fenêtres. Mieux (ou pire), il imagine des tympans à feuillage pour les baies ogivales du premier étage.
En direction de la tour sud - 1852/53. Ce cliché donne plusieurs renseignements précieux. Le long du bord gauche, à peine visible la façade de l’Hotel-Dieu, détruit en 1860. Au premier plan, le mur d’une courette. La palissade en bois permet de repérer l’emplacement des maisons détruites quelques mois auparavant. Sur l’un des contreforts de la tour (le plus à droite) une trace claire, juste sous la statue de la 'truie qui file' permet de constater qu’une maison prenait directement appui sur la cathédrale.
Aujourd’hui - L’espace est entièrement dégagé, derrière une grille posée à la fin du XIXe siècle.
Des opérations de pavement récentes (novembre 2012 - février 2013) ont permis de retrouver les fondations du mur visible en 1852.
Au début du XXe siècle, la porte ouvrant sur la tour sud est encore bouchée. On y voit une fenêtre à barreau indigne de l’environnement.
Photographie de la façade principale - vers 1860/70. Plusieurs hautes maisons cachent encore la partie inférieure.
Aujourd’hui.
Photographie prise vers 1900 - Des grilles, inspirées de modèles du Moyen-Âge, font le tour de la cathédrale. Le mobilier urbain, inspiré de l’expérience parisienne, prend possession des lieux. Immédiatement devant le portail royal : un réverbère et une fontaine. Ces aménagements - incongrus - seront démontés à peine une vingtaine d’années plus tard.
Aujourd’hui.
Photographie prise vers 1900 - Un groupe scolaire, devant le portail royal, à côté de la fontaine publique.
Aujourd’hui.
Sortie de messe, quelques années avant 1914 - On pourra apprécier les toilettes de dimanche 'belle époque'.
Sortie de messe, quelques années avant 1914.