On voit le clocher à dix-sept kilomètres sur la plaine. De temps en temps, il disparaît derrière une ondulation, une ligne de bois. Dès que je l’ai vu ç’a été l’extase. Je ne sentais plus rien, ni la fatigue, ni mes pieds. Toutes mes impuretés sont tombées d’un coup. J’étais un autre homme » : ce sont les mots de Charles PÉGUY – et de milliers d’anonymes…
Le pèlerinage de Chartres est de ces aventures hors du commun, de celles qui parlent à toutes les époques et touchent au plus profond de ce que nous sommes : qui transforment…
Chartres, c’est le plateau de Beauce, qui impressionne par sa plate immensité. Ce sont ses deux flèches, signe indélébile sur la ligne d’horizon et vers lequel on avance imperceptiblement. C’est le vaisseau de la cathédrale, qui accueille en son sein les pèlerins, un sanctuaire construit il y a plus de huit cents ans.
Chartres : ce sont des retournements, des moments précieux où l’on ressent une présence aimante, des pardons décisifs, des abandons silencieux à la parole de Dieu, des choix de vie, des vocations encore à la prêtrise ou au mariage : des millions de démarches personnelles. Des millions d’actes de foi.
Toutes ces expériences sont enracinées dans le même abandon chaleureux à la Vierge Marie. Elles sont pourtant teintées par les personnalités et spiritualités des pèlerins. Une extrême diversité d’ambiance qui est la richesse de Chartres.
On ne saurait dire plus simplement que l’aventurier Guy de LARIGAUDIE : « Lorsque tu seras seul à Paris, avec deux jours libres devant toi, va à Chartres, on en revient meilleur ».
La spiritualité du pèlerinage de Chartres fut admirablement interprétée par les Prières dans la cathédrale : spiritualité faite d’adoration de Marie Mère de Dieu, mais aussi redécouverte d’un espace intérieur, d’une disposition d’âme qui se déploie au fur et à mesure de l’approche de la cathédrale.