Cadrans solaires, horloges astrolabiques, et bien plus encore, le temps entier est représenté dans la cathédrale, du porche nord au porche sud, de la création du Monde au Jugement dernier, de l’Alpha à l’Oméga…
Comment le temps est-il mesuré dans la cathédrale, comment est découpée la journée
…?
Extrait d’une conférence du Cycle thématique-Printemps 2023 du Service Accueil & Visites de la cathédrale.

Le mouvement du soleil dans la journée 

Comme chacun le sait le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest en passant par le Sud.
Cette course du soleil dans le ciel va permettre à l’ombre portée de mesurer l’heure, grâce à un bâton appelé gnomon lorsqu’il est planté droit, et un cadran.

Le cadran solaire

Afin de lire l’heure toute l’année, le gnomon doit être penché suivant la latitude du lieu de lecture (à Chartres 48,4439° de latitude) : dans cette position le gnomon se nomme style.
Tous les instruments qui permettent de lire l’heure grâce à l’ombre portée par le soleil ou un rayon de soleil, peuvent s’appeler :

  • Gnomon,
  • Méridienne puisqu’ils sont dirigés en général vers le sud le midi,
  • Cadran solaire.

Position des cadrans solaires dans la cathédrale

Dans notre cathédrale nous pouvons lire une méridienne, deux cadrans solaires, et des sculptures de montres solaires :
– dans le transept sud : le clou de Saint-Jean ;
– à l’extérieur dans la deuxième travée sud de la nef au-dessus de l’âne qui vièle : un cadran solaire, en forme de « soleil » ;
– à l’extérieur, à l’angle du clocher sud : un cadran solaire, le célèbre ange au cadran.
– à l’extérieur, au portail royal, dans la voussure autour du « Christ en majesté », des anges portent des montres solaires.

 

Le clou de Saint-Jean 

C’est en 1701 que cette méridienne est mise en place par le chanoine Claude Estienne, physicien et astronome certainement pour régler les horloges.

Dans le vitrail de saint Apollinaire on a enlevé quelques verrières de la bordure droite du vitrail, remplacées par un losange de métal percé d’un trou avec du verre.
Au sol, une dalle de pierre est percée d’un trou dans lequel on a inséré un clou de laiton.

Deux autres clous existaient pour le solstice d’hiver : ils se situaient probablement sous l’emmarchement actuel de l’autel de la croisée du transept.
Au solstice d’été, un rayon de soleil à midi se positionne sur le clou.

Mais le soleil aujourd’hui n’est plus dans les clous : le vitrail – comme tous ceux de la cathédrale, avait été déposé en 1939 par mesure de protection.
L’ouvrier verrier qui reposa le vitrail en 1952 avait trouvé le morceau de métal et pensé à une erreur. Il le jeta et le remplaça par un losange de verre percé d’un trou. Le clou fait 22 mm de diamètre, le faisceau de lumière avant 1939 faisait aussi 22 mm. Aujourd’hui le faisceau de lumière fait 117 mm…

Pourquoi l’appellation « clou de Saint-Jean » ? De nos jours c’est en effet le 21 juin que ce phénomène est le plus observé.
Autrefois les Chartrains regardaient l’événement le 24 juin, le jour de la fête de Saint-Jean ; c’est aussi le jour des feux de la Saint-Jean. L’Église au IVe siècle fixa la fête de Noël au solstice d’hiver : lors du renouveau du soleil, les jours rallongent ; et la fête de Saint-Jean au solstice d’été, lorsque les jours raccourcissent.
Ce symbole solaire est inspiré de la parole même de Saint-Jean : parlant de Jésus, il dit : « il faut qu’il croisse et que je diminue ».

En 1780 quatre savants Chartrains proposèrent au clergé de compléter la méridienne de Saint-Jean par un dallage noir qui suivrait la course du soleil. Les chanoines après avoir accepté changèrent d’avis craignant une distraction des fidèles.

Il existe d’autres méridiennes dans les églises, comme celle très spectaculaire de Saint Sulpice à Paris.

à suivre…

 

Extrait d’une conférence donnée par Christine Afota et Georges Athanassiadis, guides au Service accueil & visites de la cathédrale, dans le cadre des Cycles thématiques (Printemps 2023).