Témoignage d’un journaliste, de passage à Chartres en 2011. Une expérience visiblement inoubliable

« J’ai quitté la pittoresque place principale de Chartres et les voix des vacanciers faisant la fête dans les cafés pour entrer dans la sombre nef de la cathédrale. J’ai cligné des paupières jusqu’à ce que mon regard s’ajuste, levant les yeux sur des dizaines de vitraux, à l’image de bijoux, qui brillent d’un bleu surnaturel.
Je n’avais jamais vu des vitraux si fascinants, pas au Dôme de Milan, pas même à Notre-Dame ou la Sainte Chapelle de Paris. Je tremblais. Était-ce ce que les gens voulaient dire quand ils parlaient de la « charge spirituelle » de Chartres ?

Les gigantesques roues lumineuses qui planent au-dessus, me font tourner la tête. Entre les rosaces circulaires, des ‘lancettes’ allongées palpitaient – chacune ressemblant à une épée kaléidoscopique. Mes yeux dévorent les signes du zodiaque, les saints, les pécheurs et les démons conçus il y a 800 ans, à partir d’éclats de verre peint.
En plus de 150 fenêtres, la cathédrale fait fort : elle capture près de 27 000 pieds carrés du ciel, arc en ciel jeté entre les arches nombreuses d’ une nef de silence et d’obscurité. Les âmes sensibles s’abandonnent, pleurent ou rayonnent de joie.
Il n’est pas étonnant que les historiens appellent Chartres « la reine des cathédrales européennes ». Les quêteurs spirituels disent plutôt qu’elle est un aimant magique qui attire les gens de partout dans le monde. Les deux descriptions sont opportunes pour moi ! »