Les vitraux du XIIIe siècle sont passionnants à plusieurs titres.

On y perçoit d’abord une synthèse exemplaire de la foi chrétienne, telle qu’elle était alors développée par les chanoines.

Les vitraux servent à l’enseignement du fidèle, exposant certaines pages édifiantes de la Bible ou racontant la vie de saints personnages qu’on ne saurait assez prier – véritables modèles d’une spiritualité fervente et engagée. On a raison de dire que les vitraux ressemblent à des manuels religieux à destination des illettrés.

Souvent, la réflexion théologique et morale des écolâtres de Chartres leur donne un sens plus profond qu’il n’apparaîtrait à première vue, ouvrant à l’expression des ‘fondamentaux’ chrétiens : dogme christique et démarches humaines.

Enfin, le vitrail accompagne la liturgie : au cours de la messe, l’esprit du XIIIe siècle suppose d’imaginer chaque figure de l’histoire sainte ‘répondant’ par sa seule présence à l’invocation du célébrant.

 

Les vitraux ont aujourd’hui un intérêt primordial pour la connaissance de l’histoire médiévale.

Chartres demeure ainsi l’une des plus vastes ‘photothèques’ qu’on peut imaginer pour décrire cette période de mutation. Toute la société est à l’œuvre : les clercs s’affairent au culte divin, les chevaliers s’affrontent dans des combats acharnés, les artisans vaquant à leurs affaires quotidiennes.

On met en scène les étapes incontournables de l’existence (naissance, mariage, mort) ou les émotions des personnages (pitié, colère, affection).

Les spécialistes s’attardent aux détails des animaux, du mobilier ou des bâtiments qui servent d’arrière-fond au récit.

 

Les vitraux demeurent un ravissement pour l’œil et l’âme, tant les couleurs vibrent et irradient de cette lumière venue du dehors pour illuminer le cœur du spectateur.

Cette ‘mystique’ du vitrail est décrite vers 1200, dans son ‘Manuale de Mysteriis Ecclesie’ par Pierre de Roissy, chancelier du chapitre cathédral.